JÉRÉMY ADAMS

Né à Brighton (Angleterre), en l'an de grâce 1742, Jérémy Adams, qui exerçait la profession d'apothicaire, avait constaté que l'hygiène buccale de ses contemporains laissait pour le moins à désirer.

Il essaya d'abord de mettre au point une boisson acide (pH 3,5) de couleur marron, qu'il nomma "Coco Lala", supposée remplacer agréablement les bains de bouche que, d'ailleurs, personne n'utilisait.

Malgré une campagne de publicité digne d'une opération de marketing moderne, il ne parvint à en vendre que quelques dizaines de bouteilles, les Anglais de cette époque préférant s'abreuver de boissons fortes telles que le whisky ou le rhum.

Il tenta bien, par une nouvelle campagne publicitaire, de suggérer à ses contemporains de mélanger le "Coco Lala" à du whisky, du rhum, et même de la vodka, mais la clientèle préférait toujours ces alcools purs.

Les personnes les plus soignées se nettoyaient les dents avec l'index enduit de savon de Marseille, ce qui leur laissait un goût étrange dans la bouche, qu'elles s'empressaient d'éliminer en s'offrant une rasade de l'un des alcools forts précités.

Il eut alors l'idée géniale d'incorporer une dose significative de "Coco Lala" dans une pâte faite à base de savon, ce qui en rendait le goût plus acceptable, produit qu'il introduisit sur le marché sous le nom de "Cool Gate" (Littéralement: porte fraîche).

Il dut en produire plusieurs versions, éliminant peu à peu le savon noir pour le remplacer par une pâte blanche, qui demeurait néanmoins colorée par l'adjonction de "Coco Lala", et en y ajoutant du sirop de menthe.

Très en avance sur son temps, il eut beaucoup de mal à faire accepter ce nouveau produit, jusqu'à ce qu'il lui vienne une idée géniale: au lieu d'étaler la pâte sur les dents avec le doigt, pourquoi ne pas utiliser un instrument lavable et réutilisable?

Ce fut tout d'abord une simple spatule comparable à celle du médecin lorsqu'il vous examine le fond de la bouche.

Mais cet instrument demeurait difficile d'usage, et, même en le produisant d'une longueur de cinq pouces, il était difficile d'atteindre les molaires du fond.

Après divers essais, il décida d'adjoindre une petite brosse au bout de la spatule: la brosse Adams était née, et, même si beaucoup l'ignorent, c'est sous ce nom, francisé (la brosse Adam), que l'on connaît encore aujourd'hui l'instrument dans l'usage est vivement conseillé par les professionnels de l'hygiène bucco-dentaire.